Apprendre l’arabe en Europe

Contre le tout-à-l’anglais

Ce qui suit est la transcription de la phase finale d’une interview de la journaliste Marie-Hélène Fraïssé au sociolinguiste français Louis-Jean Calvet, professeur émérite de l’université d’Aix en Provence, à propos de son dernier livre publié en France.

MHF :  Il ne faut pas sacrifier l’enseignement des langues, c’est ESSENTIEL : c’est la chair même de la pensée, de la relation humaine.

LJC : Il faudrait aussi – et peut-être surtout – accepter notre situation méditerranéenne parce qu’on propose surtout dans les lycées français et collèges de l’anglais, de l’allemand et pas du tout de l’arabe.

MHF : Alors là c’est un des grands scandales en France la médiocrité de l’enseignement de l’arabe …

LJC : Parce qu’on enseigne un arabe classique que personne ne parle, alors qu’on a des populations de migrants qui, ELLES, parlent un VRAI arabe populaire, qu’il soit tunisien, marocain ou algérien.

MHL : Une situation souvent signalée mais qui n’a pas beaucoup évolué ?

LJC : Voilà encore une fois ce n’est pas étranger à ce qui se passe politiquement aujourd’hui parce que, lorsque l’on est entre deux chaises culturelles – la culture du pays d’accueil et celle du pays d’origine -, on est mal à l’aise. Il faudrait INTEGRER ces gens-là.

MHF : Voilà une fois encore, le travail sur la langue est un très bon révélateur de ce qui est à l’œuvre dans nos sociétés.

 

D’après l’émission Tout un monde – MARE NOSTRUM : le voyage des langues – du 2 avril 2016).

Bibliographie

Calvet, L.-J. (2016). La Méditerranée : Mer de nos langues. CNRS.

 

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