J’ai rencontré cette belle citation au cours d’une de mes lectures actuelles.
Elle me semble bien mettre en relief une différence fondamentale du locuteur plurilingue par rapport au locuteur monolingue. Il n’est pas uniquement ici question de ressources linguistiques dont ce locuteur disposerait, mais plutôt des ressources symboliques que sa (plus ou moins grande) connaissance de plus d’une langue met à sa disposition pour une compréhension plus approfondie de soi-même et des autres.
L’auteure se situe donc bien loin de la « simple » valeur instrumentale des langues qui seule semble (pré)occuper les débats sociétaux actuels, y compris celui sur le tout-anglais. Elle aborde des problèmes tels que l’assignation de signification, la compréhension (de soi, des autres, des événements), la réflexion critique, le réexamen de croyances et d’idées communément admises…
Soulignons que, dans cette optique non marchande, toutes les langues se valent : aucune n’est supérieure aux autres (langues de la migration, régionales, minoritaires, déterritorialisées, aborigènes, en danger … à côté de langues nationales ou internationales). Et il n’y a pas de bilinguismes ou de plurilinguismes plus … payants que d’autres.
Mais laissons la parole à Claire Kramsh.