Finalmente tradotto in lingua italiana, il testo Bilingual – Life and Reality (2010) dello psicolinguista François Grosjean è stato pubblicato nel gennaio 2015 da Mimesis Edizioni, nella collana Frontiere della psiche. Il testo propone al pubblico italiano riflessioni sugli stereotipi che affliggono le rappresentazioni di senso comune intorno al bilinguismo e alla persona bilingue. Il grande pregio del testo è che, pur essendo scritto in forma divulgativa e quindi accessible anche ad un pubblico di non esperti della materia, si fonda sull’esperienza e sugli esiti delle ricerche scientifiche condotte da François Grosjean, ma anche – ed è una delle sue grandi originalità – sulla sua esperienza personale in quanto persona bilingue. Lire la suite
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Ce qui caractérise la personne plurilingue (1)
J’ai rencontré cette belle citation au cours d’une de mes lectures actuelles.
Elle me semble bien mettre en relief une différence fondamentale du locuteur plurilingue par rapport au locuteur monolingue. Il n’est pas uniquement ici question de ressources linguistiques dont ce locuteur disposerait, mais plutôt des ressources symboliques que sa (plus ou moins grande) connaissance de plus d’une langue met à sa disposition pour une compréhension plus approfondie de soi-même et des autres.
L’auteure se situe donc bien loin de la « simple » valeur instrumentale des langues qui seule semble (pré)occuper les débats sociétaux actuels, y compris celui sur le tout-anglais. Elle aborde des problèmes tels que l’assignation de signification, la compréhension (de soi, des autres, des événements), la réflexion critique, le réexamen de croyances et d’idées communément admises…
Soulignons que, dans cette optique non marchande, toutes les langues se valent : aucune n’est supérieure aux autres (langues de la migration, régionales, minoritaires, déterritorialisées, aborigènes, en danger … à côté de langues nationales ou internationales). Et il n’y a pas de bilinguismes ou de plurilinguismes plus … payants que d’autres.
Mais laissons la parole à Claire Kramsh.
Plurilinguisme : du handicap à la supériorité?
Les prises de position par rapport au plurilinguisme (incluant le bilinguisme) se font souvent – et façon tout aussi véhémente – soit (minoritairement) dans le sens de l’opposition soit (majoritairement) dans celui de la valorisation. Comme si monolinguisme et plurilinguisme étaient porteurs de valeurs fondamentalement opposées.
Ainsi voit-on fleurir les écrits et les discours qui vantent les avantages multiples du plurilinguisme et laissent dans l’ombre de l’implicite le handicap que constituerait le monolinguisme. Ce qui a pour effet de susciter l’irritation de ceux qui, locuteurs ou chercheurs – soient se percevant plutôt comme monolingues (mais pas, pour autant, handicapés), soient ne partageant pas certains enthousiasmes en faveur du plurilinguisme – prennent décidément position contre ces discours apologétiques.
Il importe de sortir de cette dichotomie et d’envisager la question différemment, de façon beaucoup plus nuancée. Mais pour ce faire, il faut se dépouiller de certaines fausses certitudes et a-priori.
Coming out linguistique
Tôt ou tard il aurait fallu le faire. Mieux vaut tôt, sans doute.
L’urgence de cette « sortie du placard » m’est apparue quand c’est une copine des temps du lycée, de sa profession psychologue (ou « strizzacervelli », selon une expression italienne que j’aime bien), qui m’a demandé : « Perché mai scrivi il tuo blog in italiano? Sei italiana, tu!! ».
Fait avéré, un bilingue est toujours appelé à justifier le choix d’une langue de son répertoire. Pourquoi donc, dans quelles circonstances, dans quels domaines et avec qui se sert-il d’une langue – plutôt que d’une autre – pour s’exprimer?
Mythes autour des langues et du bilinguisme
Post tardif …
Je suis toujours très étonnée de combien certaines personnes, tout en n’étant pas linguistes, se sentent parfaitement expertes en matières de langues, de politique linguistique, de bilinguisme, de sociolinguistique …