VDA – Réforme (bi-/plurilingue) de l’école (1)

TOUT SAUF UNE BAGATELLE

Le Val d’Aoste s’apprête, enfin, à réformer, sur la base des programmes nationaux, ses programmes scolaires (Adaptations) qui datent de 1984 pour l’école de l’enfance (31 ans), de 1988 pour l’école primaire (27 ans) et de 1994-95 (20 ans) pour l’école secondaire du premier degré. Pour compléter le tableau, rappelons que le chantier de la réforme bilingue à l’école secondaire du deuxième degré n’a jamais vu le jour, malgré divers comités à ce préposés. La puissance publique ne semble pas avoir été prise dans le temps d’une rage réformatrice dans le domaine scolaire.

Cette réforme représente, donc, une occasion qu’il ne faudrait pas rater car c’est la politique linguistique éducative de l’avenir qui se dessine, entre autres, pour les générations futures. Il ne s’agit nullement d’une phase « banale », d’une réformette entre autres, réalisée entre quatre murs ou entre professionnels de l’éducation. En agissant en catimini. Sans soulever des vagues. Sans surtout provoquer des manifestations dans les rues comme à l’occasion de la réforme de l’examen d’État, dont on sait que les hommes-femmes politiques gardent un souvenir terrifié.

Or, une politique linguistique qu’elle soit éducative ou autre, n’est pas l’affaire de quelques techniciens. Elle n’est pas non plus la seule affaire des politiciens. Dans une démocratie, c’est le consensus de la population qu’il faut obtenir autour de choix qui vont conditionner leur avenir, celui de leurs enfants, celui de leur région.

Est-ce que nos politiciens en ont un tant soit peu conscience ?

Ces pages vont essayer de le leur rappeler, mais de le rappeler surtout aux citoyens valdôtains. Un appel à leur vigilance par rapport à ce qui se joue actuellement dans les bureaux régionaux. Car cela aura un impact durable sur la vie des générations à venir. Il faudrait qu’ils sachent qu’ils ont le droit d’être informés sur les enjeux de la réforme et consultés sur les choix possibles.

Toute politique linguistique – éducative ou non – doit, en effet, s’élaborer dans la clarté de ses finalités et dans un consensus social qui n’est pas uniquement obtenu à travers le vote. C’est le débat social, un débat social ouvert où toutes les voix ont le droit de s’exprimer, que le consensus peut se construire de façon solide. Débat que les politiciens redoutent énormément. A tort, comme j’aurais l’occasion de le montrer.

Celle-ci ne sera pas un tribune oratoire où je débiterai mes opinions: elles importent peu. J’essaierai plutôt de proposer tous les moyens que je connais et qui proviennent de mes études et de mon travail pour outiller une réflexion franche et critique autour du processus de cette réforme. Pour qui voudra bien m’écouter. Si d’autres voix s’unissaient à la mienne, il serait possible de peser et de façon positive et constructive sur les décisions qui sont en train de se prendre.

Je n’ai, cependant, aucune illusion. Le mien sera l’apport du colibri contre l’incendie de la forêt.

Je le ressens comme mon devoir de femme qui a travaillé à et pour l’école et qui croit en elle et comme mon devoir de citoyenne envers les générations futures.

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