Finalmente tradotto in lingua italiana, il testo Bilingual – Life and Reality (2010) dello psicolinguista François Grosjean è stato pubblicato nel gennaio 2015 da Mimesis Edizioni, nella collana Frontiere della psiche. Il testo propone al pubblico italiano riflessioni sugli stereotipi che affliggono le rappresentazioni di senso comune intorno al bilinguismo e alla persona bilingue. Il grande pregio del testo è che, pur essendo scritto in forma divulgativa e quindi accessible anche ad un pubblico di non esperti della materia, si fonda sull’esperienza e sugli esiti delle ricerche scientifiche condotte da François Grosjean, ma anche – ed è una delle sue grandi originalità – sulla sua esperienza personale in quanto persona bilingue. Lire la suite
Le pluralisme linguistique – Publication
Ce volume regroupe les actes du colloque tenu à Québec lors du 1er Forum mondial de la langue française, les 3 et 5 juillet 2012. Les 21 textes sont divisés sous trois grands thèmes : Les fondements théoriques de la coexistence des langues dans le monde, Les locuteurs francophones et le pluralisme linguistique : la coexistence des langues dans l’espace francophone et À l’extérieur de la francophonie : différentes langues, mêmes difficultés ! Une vingtaine d’auteurs y exposent leurs réflexions.
Les écrivain(e)s et la langue (1) – Annie Ernaux
Langue d’origine, langue de l’école, langue de la littérature
A travers toute son œuvre littéraire, Annie Ernaux analyse sans complaisance sa situation de « transfuge de classe » ou de « déclassée par le haut », selon certaines définitions sociologiques qu’elle adopte elle-même.
Nous sommes nombreux à nous reconnaître dans le sentiment de culpabilité, sinon de trahison des origines que ce type de situation comporte. La lucidité de son analyse et le courage de ses aveux sont exemplaires et salutaires. Ils aident à la prise de conscience de soi-même et de ses propres fêlures et incitent non pas à leur dépassement, mais à leur pleine prise en compte.
La langue des disciplines (3) – Les genres de discours
Au sujet de la langue des disciplines scolaires, j’ai déjà, dans un premier temps, développé des argumentations à propos de la nécessité d’en faire l’objet d’une réflexion didactique autour de certaines dimensions (Les dimensions à prendre en compte); j’ai proposé, dans un deuxième temps, une conception des disciplines qui a cours actuellement et qui semble particulièrement porteuse (Les disciplines comme communautés de pratique).
Il est temps, maintenant, d’aborder ce qui constitue, langagièrement et discursivement, ces disciplines.
Chaque discipline scolaire s’appuie – pour la construction des connaissances disciplinaires – sur des genres de discours – oraux et écrits – qui la caractérisent. L’histoire, les sciences naturelles ou les mathématiques n’utilisent pas (ou pas toujours, selon les disciplines) les mêmes genres de discours.
Assumer le genre de discours comme unité d’analyse de la langue permet d’envisager – dans un tout premier temps – la langue des disciplines de manière holistique, globale et, de la sorte, de la rendre perceptible et significative pour les enseignants et pour les élèves.
La langue des disciplines (2) – Les disciplines comme communautés de pratique
NB: ce post est la suite d’un précédent post La langue des disciplines (1) – Les dimensions à prendre en compte.
Avant d’aborder plus précisément la dimension langagière des disciplines scolaires, il importe de situer ces dernières dans une optique qui permette d’en concevoir les pratiques – y compris discursives – de façon constructive et quelque peu renouvelée.
L’idée, ni récente ni originale, est de penser chaque discipline comme une communauté de pratiques : l’élève qui apprend les mathématiques, l’histoire, la géographie ou les sciences n’apprend pas que certains contenus de ces disciplines scolaires: il entre, à sa façon et différemment selon les degrés et niveaux scolaires, dans de plus vastes communautés de pratiques : celles des mathématiciens, des historiens, des géographes ou des scientifiques …
La langue des disciplines (1) – Les dimensions à prendre en compte
Si, dans le domaine éducatif, il y a un accord généralisé sur l’importance des compétences en langues – que ce soit en langue de scolarisation ou en langue/s étrangère/s – dans le processus de formation des apprenants, l’attention est moins souvent portée sur l’emploi que de ces langues est fait à l’intérieur des matières et disciplines scolaires et dans le processus de construction des connaissances. Les réflexions sur la nécessité de développer des compétences langagières et discursives spécifiques à chacune d’entre elles et sur les modalités didactiques à mettre en œuvre dans ce but sont encore rares et éparses.
Pourtant, sans la conscience de la dimension langagière et discursive des disciplines scolaires, sans sa prise en compte didactique, sans un travail bien ciblé qui mène à sa conscientisation et à son appropriation par chaque élève, ce sont les chances de réussir à l’école qui sont menacées. Et par là, le droit des apprenants à recevoir une éducation de qualité. Notamment le droit de ceux d’entre eux dont les compétences initiales sont le plus éloignées de ce qui est exigé par l’école: qu’il s’agisse d’élèves dont la langue première ne correspond pas à la langue de scolarisation (langues régionales, minoritaires, de la migration) ou d’élèves qui parlent une variété de la langue de scolarisation qui n’a pas de légitimité à l’école (cas plus subtil que le précédent à déceler et à traiter et, souvent, plus subrepticement discriminant).
C’est pour cet ensemble de raisons que l’Unité des Politiques linguistiques du Conseil de l’Europe, instance qui œuvre dans le domaine de la défense des droits de l’homme, a réalisé un projet sur les langues de scolarisation (Langues dans l’éducation, langues pour l’éducation) dont la dimension « langue comme matière » est considérée comme particulièrement stratégique pour assurer le succès scolaire de tout élève, pour permettre à l’école de garantir l’inclusion et l’égalité des chances de tous les apprenants et de contribuer de la sorte à la cohésion au niveau de la société.
Comment, donc, appréhender et didactiser la dimension langagière des disciplines scolaires? C’est ce qui va faire l’objet d’un certain nombre de développements dans ce billet et d’autres qui vont suivre prochainement.
L’anglais et l’université (2)
Une belle contribution finement argumentée sur la base de données issues de recherches européennes menées dans certains pays ayant adopté l’enseignement en anglais dans leurs universités:
Universités en anglais: les déboires européens. par Claude Truchot, professeur émérite de l’Université de Strasbourg.
Voir aussi ici même L’anglais et l’université.
Ce qui caractérise la personne plurilingue (1)
J’ai rencontré cette belle citation au cours d’une de mes lectures actuelles.
Elle me semble bien mettre en relief une différence fondamentale du locuteur plurilingue par rapport au locuteur monolingue. Il n’est pas uniquement ici question de ressources linguistiques dont ce locuteur disposerait, mais plutôt des ressources symboliques que sa (plus ou moins grande) connaissance de plus d’une langue met à sa disposition pour une compréhension plus approfondie de soi-même et des autres.
L’auteure se situe donc bien loin de la « simple » valeur instrumentale des langues qui seule semble (pré)occuper les débats sociétaux actuels, y compris celui sur le tout-anglais. Elle aborde des problèmes tels que l’assignation de signification, la compréhension (de soi, des autres, des événements), la réflexion critique, le réexamen de croyances et d’idées communément admises…
Soulignons que, dans cette optique non marchande, toutes les langues se valent : aucune n’est supérieure aux autres (langues de la migration, régionales, minoritaires, déterritorialisées, aborigènes, en danger … à côté de langues nationales ou internationales). Et il n’y a pas de bilinguismes ou de plurilinguismes plus … payants que d’autres.
Mais laissons la parole à Claire Kramsh.
Plurilinguisme : du handicap à la supériorité?
Les prises de position par rapport au plurilinguisme (incluant le bilinguisme) se font souvent – et façon tout aussi véhémente – soit (minoritairement) dans le sens de l’opposition soit (majoritairement) dans celui de la valorisation. Comme si monolinguisme et plurilinguisme étaient porteurs de valeurs fondamentalement opposées.
Ainsi voit-on fleurir les écrits et les discours qui vantent les avantages multiples du plurilinguisme et laissent dans l’ombre de l’implicite le handicap que constituerait le monolinguisme. Ce qui a pour effet de susciter l’irritation de ceux qui, locuteurs ou chercheurs – soient se percevant plutôt comme monolingues (mais pas, pour autant, handicapés), soient ne partageant pas certains enthousiasmes en faveur du plurilinguisme – prennent décidément position contre ces discours apologétiques.
Il importe de sortir de cette dichotomie et d’envisager la question différemment, de façon beaucoup plus nuancée. Mais pour ce faire, il faut se dépouiller de certaines fausses certitudes et a-priori.
Et pourquoi pas les langues régionales?
Le psycholinguiste Daniel Gaonac’h a donné comme titre au paragraphe que j’ai cité dans mon post précédent : Le breton pour tous?
Mais il confesse :
Une première version de ce paragraphe était intitulée « Mais pourquoi donc l’anglais? »
Quelle est donc sa proposition alternative?